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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 20:00

 Cet espace est destiné à la publication des résultats de mes recherches à caractère généalogique et historique.





Mon ambition est simplement de relever quelques aspects de la vie de nos ancêtres, le "petit peuple
" pour l'essentiel.

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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 19:25

Aouze et la garnison de La Mothe

 

 

Le registre paroissial  d' Aouze (88-nonloin de Neufchâteau) indique :

 

"Le 3 Novembre 1644 fut tué (M.Sébastien) Clément et inhumé par un soldat de la garnison de la Mothe."

 

Que s'est-il passé, alors que le deuxième siège de La Mothe en Bassigny va commencer dans un mois?

 

La Gazette de France publie en 1645, pour l'année 1644 un "Recueil des Gazettes et Nouvelles ordinaires et extraordinaires...", sous la direction de Théophraste Renaudot.. Or, dans ce magazine annuuel, dirait-on aujourd'hui, on lit :

 

"De Toul en Lorraine, le 6 novembre 1644.

Le sieur Comte Capitaine commandant la garnison de Voye (Void), villette à quatre lieues de celle-ci (4 lieues de Toul) ayant appris cette semaine que dix-sept fuzeliers de la garnison de la Mothe (continuans les courses que cette garnison fait au long & large depuis un fort long temps) se tenoyent dans les bois pour attraper les Couriers de France, depesche aussi tost une partie des siens qu'il mit en embuscade entre cette ville & celle de Voye aux ordres de charger ces coureurs : ce qu'ils firent si heureusement, que l'officier qui les commandoit ayant presté peu de combat, deux s'étant sauvé en suite, les nostres tuérent sur la place huit des ennemis, & en firent autant prisonniers.".

 

Voilà sans doute l'explication du décès de Sébastien Clément. Une explication fournie par une publication ouvertement favorable à Mazarin et se déclarant telle.

D'un zèle si grand que l'auteur fait un décompte qui équivaut à :

8 morts+8 prisonniers+2 fuyards = 17 Lorrains hors combat.(!)

Mauvais présage : le deuxème siège de la Mothe en Bassigny va commencer. Il signera la ruine totale de cette ville forte.

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16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 11:47

Cela se passe en 1784 à Diarville (Lorraine, Meurthe et Moselle).

Un certain Drouot, en passe de prolonger son emploi de  Maître d'Ecole (ou Régent d'Ecole) signe un "traîté" qui lui décrit par le menu ses futures fonctions.

 

Voici le contenu du contrat (le "traîté")

 

16 février 1784

traité avec Drouot,

régent d’école de la paroisse (Diarville) 

 

Les habitants qui composent la communauté de Diarville assemblés en corps

au greffe à la manière ordinaire, ont, du grand consentement de Monsieur leur Curé

continué le nommé Dominique Drouot, leur maître d’école actuel pour leur servir en

cette même qualité de maître d’école au dit Diarville pendant une année ou plusieurs

autant qu’ils en seront contents, à commencer au vingt-trois avril prochain, aux

clauses et conditions anciennes qui suivent.

 

1.     Que le dit Drouot sera obligé d’obéir et d’assister le dit Sieur Curé dans toutes ses fonctions pastorales, tant au dit Diarville qu’à Housséville.

2.     De tenir régulièrement l’école en tous temps quand on lui envoyera des enfants.
3.     De dire les prières tous les jours à l’église matin et soir, les dimanches et fêtes, avant la Messe et après Vêpres distinctement.

4.     De faire et fournir les pains pour les Messes de Communion.

5.     De sonner exactement toutes les cloches contre les intempéries de l’air, comme la gelée et les nuées, de même qu’aux veilles des fêtes solennelles, comme aussi de sonner l’angelus, le matin, à midi et le soir avec la grosse cloche en volée.

  6.     De conduire et remonter l’horloge à son besoin.

7.     De porter l’eau bénite dans toutes les maisons du village les jours de dimanche autant que le temps le permettra.

8.     D’avoir soin des cloches, de les graisser en temps et lieux et d’avertir s’il y manque quelque chose.

9.     Enfin fera tout ce qu’il conviendra pour remplir avec honneur la qualité de bon maître d ‘école.

     

                        Et pour toutes les obligations ci-dessus aura le dit Dominique Drouot :

 

1.     Outre le casuel1 fixe et non fixe en quoi il puisse consister, cinq paires de

résaux2 de grains moitié blé moitié avoine bon grain loyal et marchand mesure de Nancy à prendre sur la dîme3 du dit Diarville à la St Martin comme de coutume.

 

2       Une gerbe de blé et une gerbe d’orge de chaque laboureur, et une de blé

seulement des manœuvres qui mettent des grains aux champs, et six gros4 pour chacun des autres manœuvres tant au dit Diarville qu’à Housséville, pour sonner contre les nuées et gelées et si mieux n’aiment ceux de Housséville payer en argent les dites gerbes de gré à gré suivant l’ordre de Monseigneur

l’Intendant.

 

 

3      Et comme le dit Sieur Curé veut bien abandonner au dit Drouot ses droits d’eau bénite pour la rétribution de quelques obits5 dont la cure est chargée, le dit

Drouot sera tenu de fournir le sel nécessaire à la bénédiction de l’eau tous les

dimanches de l’année, lequel droit d’eau bénite est dû par chaque habitant

de Diarville à raison de dix sols6 chacun, ou si mieux n’aiment les dits

habitants donner un journal 7( ?)de blé comme d’ancienneté, sans cependant

que le dit Drouot puisse l’exiger.

 4      Aura trente cinq francs pour l’huile de la lampe de l’église, en outre trente

neuf francs, le tout barrois8 pour la fourniture des pains pour les Messes et pour dire les prières, ce qui lui sera payé par le fabricien9 suivant l’ancien usage.

 

 5      Aura de chaque enfant qui ira à l’école, cinq sols pour les abécédaires, sept sols    et demi pour ceux qui liront et commenceront à écrire,huit sols et demi pour ceux qui écriront et apprendront l’orthographe, et dix sols pour ceux qui voudront apprendre le plain chant10 le tout barrois.

 6      Jouira du pâquis11 en entier dont lui et ses anciens ont joui pour la conduite de l’horloge. Jouira pareillement de la maison d’école qui vient d’être bâtie à charge pour lui de l’entretenir de toutes réparations locatives.

 7      Aura la liberté de mettre aux champs quelques hommées12 de chenevières13, pommes de terre et autres légumes, de même que d’avoir quelques bêtessur la pâture pour aider à l’entretien de sa famille. 

8      Aura portion des affouages14 et autres émoluments communaux comme

un autre habitant, sans que pour toutes ces raisons et autres quelconques il puisse être compris dans les rôles de subvention et autres charges, servitudes ou impositions quelconques. Ce qui fait les conditions du présent traité lesquelles les dits habitants et Drouot ont promis respectivement faire jouir et faire valoir à peine et fait et payé au greffe du dit Diarville le treize février dix sept cent quatre-vingt quatre en foi de quoi ils ont signé après lecture faite.

 

 

C.Jeandel Maire Syndic

Cherpitel, lieutenant du Maire

 

 

 

Dominique Xelot

N. Colin

François Minoux

F.Jeandel

N.Trouillot

Joseph Géhin

J.F.Jeandel

Nicolas Grandidier

Simon Thiéry

Jean Noël

J.F.Jeandel

N.Antoine

D.Antoine

F.Bretoneiche

? Parmentier

 

 

 

 

Drouot

 

 

 

  1. casuel

nm Le casuel, le gain, le revenu casuel, par opposition à gain, revenu fixe. De quelque valeur que soient les cures tant en fonds qu'en casuel. [Bossuet, Lett. quiét. 84]-(le Littré en ligne).

 

        2.  un résal, des résaux mesure de Nancy

 

Pour les grains et matières sèches.  

hectolitres  

Nancy 

Le resal de blé ou seigle mesuré ras 

1,172 

         d’avoine mesuré.comble

1,686

 

          d’orge... .id

1,642

http://francois.munier.pagesperso-orange.fr/Lorraine/anciennesmesures.htm

 

        3.  la dîme

La dîme ou dime1 (du latin decima, dixième) est une redevance en nature ou en argent, portant principalement sur les revenus agricoles, instituée au Moyen Âge et destinée à rétribuer l'Église catholique. (Wikipedia)

 

        4.  un gros

voir8

 

        5.  obit

Messe célébrée par fondation pour un défunt à la date anniversaire de son décès

 

       6.  un sol = un sou

 

       7.   un journal (un jour)

Superficie cultivable correspondant à une journée de labourage. Dépend évidemment du terrain par sa situation, et la nature du sol.

 

       8.   un franc barrois

 Le franc barrois est la monnaie de compte du duché de Lorraine. Il se décompose en 12 gros et en 192 deniers (à raison de 16 deniers par gros). Au XVIe siècle, il vaut environ 2/3 de livre tournois.

 

        9.   fabricien

nm (fa-bri-siin ou fa-bri-sié) Membre du conseil de fabrique d'une paroisse.

FABRICIEN, ENNE, (fa-bri-siin, siè-n'), adj. Qui est relatif aux fabriques des paroisses. L'administration fabricienne. Lett. du ministre de la justice et des cultes au préfet de la Gironde, du 27 avr. 1839](Littré en ligne)

 

        10.  plain-chant (écrit à tort plein chant dans l’original)

Chant grégorien en usage dans la liturgie catholique, utilisant des intervalles et une mélodie qui justifient l’épithète « plain » (plat).

 

         11.   pâquis

 

nm (pâ-kî) Terme de chasse. Lieu où le gibier vient paître. Elles [les bécasses] cherchent les terres molles, les pâquis humides à la rive du bois.... [Buffon, Oiseaux](Littré en ligne)

 

         12.  une hommée

 

 

Hectares

ares

Le jour de terre, de 250 verges carrées de Lorraine

0,204

 

L’hommée, qui en était la 10ème partie

 

2,043

http://francois.munier.pagesperso-orange.fr/Lorraine/anciennesmesures.htm

 

13.  une chènevière (prononcé : « chenevière » en Lorraine)

Parcelle de terre consacrée à la culture du chanvre.

 

          14.  les affouages

Coupe de bois annuelle mise en partage entre les foyers du village, destinée à l’entretien des feux. (foyer, feu, affouage, même racine).

 

 

 

 

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 21:19

GIRCOURT-LES-VIÉVILLE 

 

 

Gircourt-les-Viéville est un village du département de Vosges constitué de deux parties Gircourt et Viéville. Ne pas confondre avec Girecourt-sur-Durbion dans le même département. Gircourt se trouve au milieu du segment Mirecourt / Charmes à moins de 10 km de l'une et de l'autre à vol d'oiseau.

Un certain Jacques Lumbert, maître charpentier à Viéville est cité dans le régistre paroissial de Gircourt (Archives des Vosges en ligne). On ignore ses date et lieu de naissance, mais son décès est attesté le 29 octobre 1694 dans cette paroisse.

Entre temps, on lui connaît 6 enfants : Nicolas, Martin, Anne, Elisabeth, Jean, Marguerite, nés entre 1658 et 1691. Il aurait été marié deux fois : avec Anne "Gorgot" (Georgeot sans doute), mère de Martin (°1665) et Anne (°1668) et Anne Villeminot, mère de Nicolas (°environ 1658*), Elisabeth(°1671), Jean(°1674), Marguerite(°environ 1691). 

Il est plausible d'imaginer un remariage entre la naissance de Martin et celle d' Anne.

Je n'ai à ce jour aucune trace du décès d'Anne Georgeot. Quant à Anne Villeminot, elle décède à Gircourt-les-Viéville en 1704.

Je crois pouvoir affirmer que tous le Lumbert-Lhumbert-L'Humbert présents sur le sol Lorrain entre 1700 et ce jour descendent de ce Jacques Lumbert. Je serais preneur de la preuve du contraire. Ceci conduit à penser que Jacques Lumbert est un de ces immigrants, venus reconstruire la Lorraine après les troubles de la Guerre de trente ans. Sa profession est cohérente avec cette hypothèse. Par ailleurs, ce patronyme, insolite en Lorraine, est plus familier en d'autres lieux.

 

* date estimée d'après son acte de décès en 1733, son âge estimé alors étant 75 ans, ce qui n'est pas exempt d'erreur! Il fut parrain de baptême en 1682, 83, 84 et marié en 1702 avec Françoise Moinel.

 

 

  L'ORIGINE DU PATRONYME "L'Humbert".

 

 

A Gircourt, on rencontre sucessivement les écritures Lumbert, Lhumbert, L'Humbert. Sous l'ancien Régime, les noms propres n'ont pas d'orthographe, ils sont écrits phonétiquement. Dans un même acte, on va pouvoir trouver deux orthographes pour un même nom. Ce n'est pas la peine d'imaginer la marque d'une quelconque distinction dans la présence de l'article "L' ".

 

 

 

 Citons un de mes aimables correspondants , Philippe Caire:

"à Morbier le 24/03/1578 : naissance de Cergues fils de Humbert Bailli et de Louise... C'est donc le "Cergues Bailly à l'Humbert" ! Le patronyme semble disparaître de Morbier vers les années 1850 pour les mâles... "

 

 

  

Et Sylvie Zelindre:

"...un mariage a été proclamé à Corcelles (village voisin de Champdor) entre un dénommé L'HUMBERT Claude (du Poizat, Ain) et une demoiselle GRILLET Humberte en date du 25 janvier 1633"

  

 

Consultons les Archives de l'Ain (en ligne):

 

"Anne fille de Claude Morel dit L'Humbert et de Catherine Fridon habitant de Genay né depuis hier au matin a été baptisé dans l'église paroissiale de Genay par moi soussigné curé du lieu le 1er Janvier 1716…"

"Un enfant fils légitime de Jean-Louis Endreas et de Marie à L'Humbert son épouse est né et est décédé après avoir été ondoyé par la sage femme le premier Juin mil-sept-cent-quatre-vingt-cinq …" (Oyonnax).

 

"Le 24 de février (1635 à Champdor) a été baptisé Françoise fille de Benoît Levrat Petit Louis et de Féliaz Antoina L'Humbert  sa femme…"

 

A Songieu, en 1603, est signalé un mariage entre Henry, fils de Jehan Amorand (de Châteauneuf ) avec Jaquemaz fille d'Anthoyne à L'Humbert (du Poisat), la 12 Janvier 1603.

Ces indices suggèrent une immigration de Jacques L'Humbert à partir du Jura.

 

 

Dans le Jura, l'Ain  on trouve des "L'Humbert" , des "à L'Humbert", des "Bailly à L'Humbert". 

La paroisse de Lalleyriat dans le haut Bugey, incluant le hameau du Poizat, compte de nombreux "Alhumbert" dans les années 1680. Ce nom se mute en "Alombert" en 1744. Auparavant, le nombre de porteurs du nom dans ce hameau du Poizat a nécessité une différenciation, faisant apparaître des Alhumbert Goget, Alhumbert Blanc, Alhumbert Boyard, Alhumbert Patron qui se sont transformés en Alombert Goget, etc.  

 

Ainsi, ce nom vraisemblablement issu d'un assemblage de type "Bailly à L'Humbert" s'est vu raccourcir de sa première composante, puis enrichir d'une nouvelle désinence, puis écrit sous une nouvelle forme, au moment où l'on observe au Poizat, l'apparition de signatures au bas des actes, signalant un début d'alphabétisation. 

 

On vérifie, dans ce cas, la règle d'érosion des noms, prénoms et surnoms par leur début (aphérèse) et leur éventuel enrichissement par la fin. 

 

   

QUELQUES PERSONNAGES REMARQUABLES

  

 

 

 

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 18:25

Les grands travaux du 19 ème siècle mobilisaient beaucoup de main d'oeuvre qualifiée ou non. S'agissant de cette dernière, on distinguait les "forts manoeuvres" des "manoeuvres". Construction de ponts, de canaux, de voies ferrées, gares, tout cela faisait voyager nombre d'ouvriers, contre-maîtres, et cadres bien sûr. En fin du 19ème siècle, dans notre Lorraine, comme sur les façades  Nord et Est, il s'agit de renforcer les Forts militaires, lieux stratégiques de défense du territoire national, en raison des récents progrès de l'industrie allemande dans la course au pouvoir destructeur des explosifs chimiques. Mais la construction d'infrastructures nouvelles se poursuit. 
Ainsi, c'est en 1890 -1891 que doit être construit le pont de Pierreville. Cet ouvrage est indispensable au franchissement du Madon, à moins d'une dizaine de kilomètres de son embouchure  avec la Moselle, dominée par le Fort de Pont-Saint-Vincent. 



CARTE GENERALE





Le financement


L'agent-voyer  d'arrondissement rapporte que "Monsieur Charles Collard, Conseiller général, Maire de Frolois, a compris la commune de Pierrevile pour 60 mille francs dans ses libéralités testamentaires, sous réserve que cette somme soit affectée : à la construction d'un pont sur le Madon, à la réparation du chemin vicinal de Xeuilley et à la construction d'un ponceau sur ce même chemin... Cette somme devra être versée aux ayants droit dans les six mois qui suivront (son) décès" Testament daté du 13 mai 1888. Décès du généreux donateur le 13 juin 1888. Le 24 juin, le Conseil municipal de Pierreville accepte cette offre conditionnelle. Le 25, les héritiers directs , par acte passé devant Maître Maniguet, notaire à Vézelise, déclarent ne pas s'opposer à l'exécution du testament.

Le projet

Le plan des lieux est dressé par l'agent-voyer, Monsieur Peultier, le 20 juillet 1889, présenté par son chef M.Bauer le 23 et approuvé par le Préfet le 17juin 1890.

Une conférence mixte associant le 6ème Génie de Toul et l'administration des Ponts et Chaussées conclut, le 8 mars 1890 à la nécessité de ménager des puits de minage ("établir un dispositif de mine" )dans certaines piles pour faire sauter l'ouvrage au cas où…

Deux conduits cylindriques de 40 cm de diamètre partent  à 1,20m sous la chaussée en son milieu, pour permettre de placer deux charges explosives convenables au fond de la pile, 1m au-dessus des fondations. Ces charges installées à  2 mètres l'une de l'autre, pour une pile d'environ 6m de large à cette hauteur, sont destinées à démolir la pile entière. Deux piles, dont les numéros sont indiqués par l'ingénieur du génie militaire, équipées ainsi suffisent à rendre le pont inutilisable. C'est bien entendu le Génie qui serait chargé de la tâche en vue de ralentir l' éventuel envahisseur.

 

 


Choix des matériaux
 

Le cahier des charges indique des choix impératifs quant à la provenance des matériaux de construction

Pierre de taille d'Euville(55) - Carrières Civet Crouet et Cie
Moëllons de roche propres à être piqués, têtués, et à former des pavés. Blocs pour enrochements de Pont St Vincent- Carrières Civet Crouet et Cie.
Moëllons ordinaires enrochements et matériaux d'empierrement de Pierreville-Carrières Civet Crouet et Cie.
Chaux hydraulique de Xeuilley-Fours à chaux-Fisson et Cie.
Sable et gravier de Pont St Vincent- Rivière de Moselle.
Ciment de Portland de la marque rouge-Demarle et Longuetif à Boulogne sur Mer.
Fers fontes et bois des meilleures provenance de l'industrie française.
Bitume de Seyssel (Ain).


 

Adjudication des travaux

 

Les travaux sont évalués par l'administration à 60 000 F en réalité 58 404,58 F, la différence étant une provision pour imprévus. L'adjudication sera emportée par l'entreprise qui offrira le plus grand rabais.

C'est Monsieur Nicolas François Tête de Dieulouard qui l'emporte, proposant un rabais de 16% pour l'ensemble terrassement, maçonnerie et charpente. Monsieur Tête est charpentier, compétence centrale dans la construction de voûtes en maçonnerie. 

Les autres soumissionnaires sont :Thomas-Bernanose-Lommée (Nancy), Fournier (Nancy),Chézeaux (Saint-Jean-les-Marville, actuel St-Jean-les-Longuyon 54), Gilbert (Toul), Batisse (Hagécourt 88), Henriot (Nancy), pour des rabais allant de 4% à 14%. Daudon Auguste de Laneuveville devant Nancy, soumissionnaire au départ, n'a pas fourni de devis. 

 

  L'achèvement des travaux

Le cahier des charges prévoyait une fin des travaux au 1er août 1891.
Le 22 novembre 1891, l'agent-voyer cantonal, signale que la moitié des parapets ne sont pas encore montés, et il n'y a pas de moëllons approvisionnés pour ce faire, la plus grande partie des pierres pour les tablettes et les bordures de trottoirs ne sont pas encore taillées, les terrassements sont inachevés et les matériaux d'empierrement pour les chaussées ne sont pas encore amenés à proximité du lieu d'emploi.

Craignant l'arrivée de la mauvaise saison, l'agent -voyer demande au Préfet de mettre en demeure l'entreprise, sous 10 jours d'avoir sur son chantier :

                           Tous les moëllons nécessaires,
                            tous les matériaux d'empierrement emmètrés
                           6 tailleurs de pierre au moins
                           6 terrassiers
Manifestement -la chose n'est pas si rare-, ce chantier a pris du retard. Un an et demi. En effet, la réception définitive a lieu le 9 janvier 1893, et la clôture administrative (décompte des travaux effectués et paiement) le 11 avril 1893. Un an et demi de retard.
On ignore à ce jour la cause de ces retards.
Le pont de Pierreville sautera le 21 Juin 1940, lors de l'invasion de notre pays par le 3ème Reich.

L'actuel ouvrage si situe au même emplacement et présente la même configuration que son prédécesseur. Gageons qu'il durera plus longtemps!





 

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7 janvier 2009 3 07 /01 /janvier /2009 00:06

Après quelques jours d'observation et de consolidation des défenses, une offensive de la deuxième Armée française, visant la reconquête de l'Alsace-Moselle va se produire.

Cette aventure va faire énormément de victimes et "donner le ton" de ce que sera la "Grande Guerre"...
Dans le quelques pages consacrées à ce sujet, je parle d'un soldat de 32 ans, réserviste et père de famille. C'est un ouvrier. Il vit dans un village, Houdelmont, de son salaire et de ses quelques terres et animaux.
Un soldat représentatif de ce qu'était encore la France avant 14.

Fantassin du 156ème R.I., il faisait partie de la "division d'acier". Comme ses semblables, pendant la canicule de ce mois d'Août 1914, il partit, chargé comme un mulet, sous une capote "de plomb" vêtu d'un pantalon rouge garance, armé d'un fusil à baïonnette, à la conquête de Morhange. Des journées entières sans boire ni manger, ni repos. A Morhange, le dispositif de défense, l'armement, la soudaineté et la brutalité de la riposte ont eu raison de nos troupes, repoussées jusqu'à la Meurthe. Nancy a eu chaud!
La bataille du Grand Couronné commence...mais ce sera sans notre malheureux héros
.

Pour le récit de la bataille, voir ci-contre.

Pour plus d'informations sur la Guerre de 14-18 : http://www.guerre1418.fr/

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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 20:35



Il nous faut une nouvelle église. (1862)



La paroisse de Vigneul-sous-Montmédy fut une paroisse annexe de Montmédy. Elle disposait d'une chapelle à l'emplacement actuel du cimetière.


La première église ou chapelle manifeste des signes de délabrement et n'est plus de capacité suffisante pour accueillir les fidèles. La municipalité songe à construire une église neuve sur l'emplacement de l'ancienne. C'est la parcelle occupée par le cimetière d'aujourd'hui. Le voeu en est formé au conseil municipal du 23 Novembre 1862, tout en regrettant de ne pas trouver d'autre place convenable.

Par un hasard dont seule la Providence détient le secret, une semaine plus tard, le 1/12/1862, un incendie ravage la maison Mellier, au centre du village, et offre une nouvelle place qui va emporter la préférence. La bataille contre le feu a dû être rude, car elle vaut à deux aubergistes de Vigneul, Pierre Pierret et Pierre Courtois d'être indemnisés l'un de 97F et l'autre de 186,85F pour avoir distribué du pain et du vin au public le jour de l'incendie.

Le 28 avril 1863, Monsieur Maxe, architecte à Bar-le-Duc signe les plans et le cahier des charges du nouvel édifice dont il évalue le coût de construction à 31765F, déduction faite de la valeur des matériaux de démolition de l’ancienne église évalués à 1118F.

La Providence n'est d'ailleurs pas seule à montrer de la bonne volonté!
Madame de Morenghe de Thonne-les-prés, fait donation de 1,20 are de terrain pour facilter le projet (acte du 2/5/1863, passé devant maître Delaval, notaire à Montmédy). C’est une bande de 20m par 6m à prendre dans son verger " royé" Jean-Baptiste Mellier au Nord et Marie Lecerf au levant.
Ce terrain est jugé indispensable. ("Royé" : bordé par une "rôye", une "raye", une "raie", fossé qui déterminait la limite entre deux terrains de propriétaires différents. On en trouve encore de nos jours pour délimiter les parcelles de bois).


La Municipalité se met à la tâche


Le 10/5/1863. Vote de fonds :

  • 15F à Monsieur Couilly, instituteur à Thonne-les-prés pour frais d’enquête commodo incommodo.  
  •  88,10F à Monsieur Raulin négociant chasublier à Verdun pour réparation de l’ostensoir.

Le conseil juge les travaux urgents et estime disposer de ressources suffisantes pour payer, sur les fonds disponibles de la Commune. Les décombres des maisons Mellier et Lecerf (brûlée elle aussi!) acquises en ruines par la commune, vont être vendus aux enchères.
Le "sieur Pierret",  maçon à Vigneul, effectue la démolition et le rangement des matériaux des maisons incendiées. il touchera la somme de 22,40F de la commune.



Il nous faut une horloge publique! (1864)


Lors de sa tenue du 14 Août 1864, le Conseil estime que "La population étant composée en majeure partie d’ouvriers maçons, carriers et journaliers, la commune a besoin d’une horloge publique destinée à régler les heures de travail. L’acquisition en a été jusqu’alors différée, la commune ne disposant que d’une tour isolée et séparée des habitations. La tour de la nouvelle église au centre du village va rendre possible cet achat. Le budget peut supporter cette nouvelle dépense".
Il vote la somme de 1 200F.

Les voûtes de l’église devaient être construites en moellons (sciés). Il est possible de diminuer la charge sur les murs en montant des voûtes de briques creuses, plus légères et d’un plus bel aspect. Sur-coût : environ 300F à prendre sur les 1 000F de provision pour dépenses imprévues.



L'ameublement de l'église

Fin 1864, la construction de l’église est assez avancée pour que l’on s’occupe de son ameublement : objets principaux et indispensables

1.        Bancs pour les fidèles et les chantres

2.        Confessionnal

3.        Table de communion

4.        Deux autels collatéraux et fonts baptismaux

Le tout nécessite un crédit de 4 000F (voté à l'unanimité le 10/11/1864).

 Au même moment, la Municipalité approuve le marché passé par le maire avec le sieur Guiot, horloger à Stenay pour la fourniture de l’horloge du clocher.





La cérémonie de bénédiction de l'église a lieu le 24 Octobre 1865.
  
Des travaux de menuiserie non compris dans l'adjudication, mais jugés indispensables sont réalisés par le sieur Hiblot, menuisier à Vigneul. Coût : 26,75F 

L'horloger Guiot réclame la somme de 175F pour fourniture de l'horloge de clocher 

Le 4 Février 1866, le Conseil municipal déclare l' urgence de procéder au plus tôt à la réception des travaux de l’église et demande au Préfet d’appuyer cette requête. Il remercie Mme Morenghe de Thonne-les-prés pour avoir fait édifier à ses frais le maître autel et les "belles vitrines" qui ornent le chœur, le tout estimé à 3 000F. 

Tout semble se dérouler pour le mieux. La municipalité ressent une urgence de procéder à la démolition définitive du choeur de l'ancienne chapelle réservée à l'exercice du culte lors de la construction de la nouvelle église. Il menace ruine…Une adjudication de ces travaux est lancée avec une mise à prix de 25F pour les matériaux obtenus, à charge pour l'adjudicataire d'utiliser les terres au remblaiement et au nivellement du cimetière.


Une nouvelle demande de réception du nouvel édifice est formée le 4 novembre 1866. Enfin, le P.V. de réception des travaux, est dressé par M. Maxe, architecte de Bar-le-Duc, le 26/3/1867. C'est Jean Baptiste Lemoine entrepreneur à Villers-devant-Dun qui a réalisé le chantier.
Le décompte de la dépense définitive est fixé par l'architecte à 34 415F. Le dernier acompte de 3 000F au bénéfice de l'adjudicataire n'a été honoré qu'à hauteur de 2 000F, faute de fonds disponibles. Le restant à payer à l'entrepreneur est alourdi d'un intérêt de 5%. Les difficultés financières commencent...à la veille de la guerre de 1870, qui ne va pas, on s'en doute, arranger la situation.
Impatient de recevoir son solde, Monsieur Lemoine s'adresse à la préfecture le 29 Décembre 1867 pour percevoir les intérêts se montant à 462,80F et le solde de 4272F. Le conseil vote la somme de 462,80F. Pour le reliquat, il décide de le solder en quatre versements égaux, chacun avec les intérêts échus, le premier le 16 Mars 1868, le deuxième un an plus tard et ainsi de suite. Le Conseil sollicite du Préfet un secours de 6 000F pour faire face à ces échéances.
Un emprunt de 4 000F est accordé. Le premier remboursement de 1 000F devra se faire en 1871. Les tourments et les dépenses infligés par l'occupation prussienne ne permettent pas de faire face à cette première échéance, forcément reportée en 1872. En 1873, la situation financière de la commune se situe à 2785,97F. La commune décide de payer le deuxième versement de 1000F en prenant sur les fonds disponibles, avec l'accord de Monsieur Hubert, secrétaire de la Sous-Préfecture, soumissionnaire de l'emprunt.
 
Dès 1874 l'église nécessite des constructions annexes, non entreprises à ce jour, faute de ressources.

1.        Le pourtour du chœur est à 2 m d'une terrasse de 7 m de haut. Des éboulis s'accumulent au pied de la muraille de l'église. Passage obstrué, privation d'air et de jour en particulier pour la sacristie. Humidité sur les murs et les meubles.
Par ailleurs, la commune s'était engagée auprès des propriétaires voisins à empêcher les éboulements.

2.        L'entrée devait comporter une rampe d'escalier, non encore réalisée. On entre par les côtés moyennant un détour de 25 ou 50 m.

Il faut déblayer derrière l'église et y construire un mur de soutènement blanchi et construire la rampe d'escalier qui donnera meilleurs accès et cachet à ce "bel édifice". Projet à confier à Monsieur Lagosse, jeune, architecte à Montmédy.

 
Le projet de travaux à l'église est dressé le 1er Août 1874 par l'architecte, mais le coût estimé de 4902,16F est trop élevé. La Commune, fin Août, ne peut s'engager que pour la première section du projet, qui s'élève à 2114,34F, l'assainissement, derrière le choeur. La seconde partie est ajournée. En outre, le Conseil ne peut voter que 500F et demande au Préfet le secours, soit du Département, soit de l'Etat.


Les ennuis ne sont pas terminés : par suite d'un vice de construction du Beffroi de l'église,  la plus forte des trois cloches est tombée alors qu'on la sonnait, le 20 Août 1876...
M. Falala, maréchal-ferrant a été chargé de la remonter : 33,10F.


Quelques réparations de désordres divers vont s'avérer nécessaires malgré la jeunesse de l'édifice. Certains dégats ont sans doute été causés par la guerre qui fit rage autour de la forteresse de Montmédy. Ainsi, la toiture est réparée par Monsieur Hiblot-Magny en 1881 (49F) , des vitraux sont remis en état par M. Lagosse-Mistouflet en 1883 (62F).

 Enfin, supposons que c'est l'humidité due à l'encaissement de la sacristie qui est à l'origine des travaux de réfection du plancher de cette annexe, opérés en 1891 (120F)



Enfin, le double escalier!




 


Début 1888, la construction  de l'escalier d’accès à l’église et d’un garde-corps en fer sur terrasse en avant du portail est décidée. Coût de l'opération : 
 1805,35F rabais déduit, environ 2000F avec les honoraires de l'architecte, M. Lagosse.

Jules Courtois, entrepreneur, est chargé des travaux (adjudication du 27 Août 1887).

 

 



ARTICLE EN CONSTRUCTION (à suivre...)

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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 00:48

L'école primaire de Vigneul.

 

 

 

 

L'école primaire s'installe lentement au cours du 19° siècle. Selon les procès-verbaux du conseil municipal, on dispose au début du siècle d'une maison commune dans laquelle se tiennent les réunions de l'assemblée municipale et les travaux scolaires, vraisemblablement dans le même lieu. Il n'y a pas de salle des conseils distincte de la salle de classe. Rappelons que l'instituteur, qu'on appelait, avant la Révolution, "régent d'école", est un employé communal polyvalent. Bedeau, il sonne les cloches, joue le rôle de chantre à l'église, assure parfois le secrétariat de Mairie, s'occupe du chauffage du local scolaire et cultive son jardin. L'école n'est pas obligatoire, ni gratuite. A Vigneul, aucun élève n'est admis gratuitement. On peut supposer que la fréquentation des filles y est plus faible.

Progressivement on voit l'école évoluer, avec une nette accélération dans le dernier tiers du siècle.

 

Les locaux s'améliorent : travaux pour différencier la salle de classe de la salle de Mairie, consolidation de l'édifice, installation d'un cellier pour l'instituteur, transformation du jardin de l'instituteur en cour de récréation et acquisition d'un nouveau jardin, construction d'un préau.

 

L'enseignement, lui aussi évolue. On voit apparaître des cours pour adultes pendant les mois d'hiver et des séances de travaux d'aiguille pour les jeunes filles, voire un ouvroir pour  les dames.

 

 


Les cours d'adultes

 

Une circulaire de Préfet en date du 7 avril 1869 concernant la rémunération des directeurs de cours pour adultes semble surprendre le conseil municipal qui répond au Préfet que toutes  les tentatives pour instaurer de tels cours ont échoué jusqu'alors et qu'il ne voit guère la possibilité de cette activité dans l'avenir. En quoi consistent ces cours? Il apparaît au fil des conseils municipaux qu'ils s'adressent aux "jeunes gens…illettrés".

 

Devant l'insistance de l'autorité préfectorale, on vote néanmoins un crédit le 25 juin 1971, sous réserve de trouver des candidats.

En hiver 1873-74, un cours a pu être monté, puisque la commune indique qu'elle prend à sa charge les frais d'éclairage et de chauffage, ces derniers couverts en nature, par l'utilisation de "restes de coupe". Quant à l'éclairage, il fait l'objet d'une indemnité de 10 F versée à Monsieur Blaise, l'instituteur, occupant la fonction de directeur des cours  pour adultes. C'est, à l'évidence lui qui dispense cet enseignement. Perçoit-il un traitement à ce titre? Réponse du conseil : "…pas de ressources pour rémunérer l'instituteur". Il semble que, contrairement à l'enseignement primaire, qui est encore payé par les parents ("rétribution scolaire"), ces cours soient gratuits, ce, grâce au fait que l'instituteur ne soit pas rémunéré pour cette activité. Ces cours se poursuivent dans ces conditions durant les hivers suivants et s'arrêtent en hiver 1877-78, faute de candidats ("il n'y a pas parmi les jeunes gens de Vigneul pouvant fréquenter les cours d'adultes, aucun illettré"). Cette phrase inscrite au procès-verbal du Conseil du 5/2/1876 qui prépare l'année scolaire suivante, nous indique l'objet de ces cours : Combattre l'illettrisme chez les adultes. Elle nous suggère aussi que sans doute des illettrés adultes existent, mais qu'ils ne paraissent pas en mesure de pouvoir fréquenter les cours…De toute façon, la commune n'est pas estimée en mesure de faire face aux dépenses générées par cette activité. Cette mise en sommeil va se prolonger en 1878-79.

 

L'arrivée du nouvel instituteur, Monsieur Geoffroy, qui succède à Monsieur Blaise, coïncide avec la mise en place d'un cours en hiver 1880-81, cours d'hommes, c'est bien précisé! Cette relance se fait au prix de 80 F pour indemniser l'instituteur, directeur des cours, et 10 F pour l'éclairage, le chauffage étant couvert comme précédemment. Le dispositif est reconduit en 1882-83.

 

 

Les travaux d'aiguille

 

 

En 1867, les filles qui fréquentent l'école vont se voir proposer d'apprendre, à l'école, les "travaux d'aiguille". Combien sont-elles? Le conseil municipal, réuni le 28 juillet 1867, évoque la situation. "Pour une population de 315 habitants, on estime que l'école suffit à accueillir les 30 à 36 enfants qui vont à l'école. On estime à 5 ou 6 la population des jeunes filles susceptibles de s'adonner aux travaux d'aiguille". Rappelons que l'école n'est pas obligatoire, et encore moins pour les filles, d'où l'effectif qui peut nous paraître modeste, comte tenu de la population.

On recrute alors une "directrice des travaux d'aiguille" qui sera payée 40 F pour l'année 1858. Son installation administrative se produit le 1 novembre 1869. C'est l'épouse de l'instituteur, "la dame Blaise, née Marie Françoise Priant", nommée par arrêté préfectoral du 12 octobre 1869.

 

En 1878, sa rémunération va passer à 50 F.(Conseil du 10 février 1878).

 

L'arrivée du nouvel instituteur, à la rentrée 1879, Monsieur Geoffroy, une nouvelle "maîtresse" des travaux d'aiguille est nommée. Il s'agit de Madame Geoffroy, née Cécile Courtois. Elle percevra 50 F, auxquels s'ajoutent 5 F pour la tenue de l'ouvroir. Cette dernière activité de même nature est ouverte aux dames adultes. Voilà la version féminine du cours d'adultes…En 1882, son salaire passe à 75 F. Elle est installée administrativement le 15 février 1882.

 

 

Enseignement de la "gymnastique"

 

 

Le décret du 3 février 1869 incite les communes à instituer l'enseignement de la gymnastique dans les écoles primaires. Les locaux de l'école de Vigneul ne sont manifestement pas prêts à accueillir ce nouvel enseignement dans des conditions satisfaisantes. La  maison d'école ne dispose même pas, à cette date, de cour de récréation.

Il faudra attendre que cet enseignement devienne obligatoire, à compter du 1 Janvier 1882, pour que la commune, en prévision de cette échéance, fasse construire une cour de récréation, avec murs d'entourage et préau.

 

 

 

La Maison commune

 

Les années 1840.

Sur le modèle de la Mairie-école, la maison commune est l'objet de transformations au cours du siècle. En mai 1842 (Conseil du 15/5/1842), on décide que cette maison doit abriter une salle d'école et une salle de mairie distinctes. Le conseil unanime sollicite monsieur Dethan, architecte à Montmédy, de rédiger le projet de travaux qui coûteront environ 2 000 F. Ce projet sera soumis à l'approbation de l'autorité supérieure. Une certaine urgence est ressentie. En février 1844, on revient sur le projet de construction d'une salle d'école et des réparations à la maison d'école. Une partie des murs de cette maison menace ruine. Une visite des lieux faite par le Conseil confirme cette nécessité. On devra attendre la belle saison pour commencer les travaux, mais en attendant le printemps, on décide de prendre les "mesures de précautions nécessaires pour conserver les murs". Le conseil vote une "somme…jusqu'à concurrence de 850 F".

Le 25 mars 1844, le conseil soumissionne à monsieur Henry Laurent, charpentier à Villecloye les travaux des planchers et de la couverture, avec un crédit maximal de 800 F.

Profitant des travaux en cours, le 3 mai 1844, la commune décide d'ajouter un cellier sous la salle d'école, "attendu qu'il n'y a pas de cave dans la maison qu'occupe l'instituteur". On y voit un autre avantage : "la salle d'école sera alors plus saine et cela donnera plus de valeur à la maison commune".

 

Une vingtaine d'années plus tard (10/5/1863), on répare le mobilier de l'école, monsieur Gaspar Grandjean, menuisier à Vigneul, facturera ces travaux  : 79.50 F.

 

Les années 1880.

Cette décennie est celle d'un grand bond en avant de l'instruction primaire. Cela concerne aussi, évidemment les locaux scolaire et leur équipement. En 1880, déjà on envisage sérieusement de refaire le plafonnage, la tapisserie, la "peinture surtout", travaux jugés urgents. Un crédit de 137 F permettra au Maire de payer directement les ouvriers engagés dans ce but, sur présentation de "mémoires réguliers".

En 1881, l'aménagement d'une cour de récréation devenant obligatoire dans la perspective de la généralisation de l'enseignement obligatoire de la gymnastique, le 1 Janvier 1882. La commune doit donc acquérir un jardin pour l'instituteur, afin de convertir l'actuel en cour de récréation, "qui a toujours manqué".

Monsieur Cabrolle, boulanger à Montmédy, propose d'échanger sa chènevière longeant la maison commune, contre un pré communal situé à l'entrée de la Culée des Oeuillons (ou Oeillons), ces deux terrains étant "de même revenu". Pour cet échange, une enquète "commodo incommodo" est diligentée. C'est l'instituteur de Han-les-Juvigny qui en est chargé moyennant une rémunération de 22,30 F.

Vient la construction d'un préau et d'un mur autour de la cour. M. Lagosse, architecte à Montmédy estime le projet à 1 609,76 F, projet adopté par le conseil.

 

 

 

 

 

 





















 

 

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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 00:47
PETITE HISTOIRE DE VIGNEUL-SOUS-MONTMEDY




Introduction

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vigneul-sous-Montmédy.

C'est là que la tradition orale familiale fait naître mon grand-père paternel Pierre -Eugène Pierret, que je n'ai pas connu. Il serait parti de ce village natal avec son frère François - Joseph pour travailler à la construction du pont de Pierreville  (Meurthe et Moselle), sur le Madon, affluent de la Moselle. Non loin de là, à la halte ferroviaire de Pulligny–Autrey, se trouvait une auberge, le "Café de la Gare". C'est là qu'il fit la connaissance de ma grand'mère Henriette–Maria Vautrin, fille de l'aubergiste.

Il ne serait venu qu'avec son seau de maçon contenant un marteau à briques, une truelle et un fil à plomb… Il devint ensuite petit entrepreneur en "maçonnerie, charpente, couverture". Etait-il tombé dans l'auge à mortier dans son enfance? En approfondissant l'histoire de Vigneul au 19° siècle, on voit que le métier de maçon ou de carrier y était, assurément le plus répandu!

 

Après quelques recherches généalogiques à la mairie de Vigneul au début, puis aux archives départementales de la Meuse, je m'aperçus que le plus ancien registre de baptêmes de Montmédy (débutant à environ 1730) mentionne Jean Pierret et Monique André, bourgeois de Vigneul, paroisse annexe à celle de Montmédy. Monique André était-elle matrone (ou sage–femme) de Vigneul? Toujours est-il qu'elle est citée au moins deux fois avec Jean Pierret à l'occasion de baptêmes sous condition, la survie du nouveau-né semblant alors en danger, dans l'attente d'un prêtre de la paroisse de Montmédy pour le baptême "officiel". Les descendants de ce couple ont, pour la plupart, vécu à Vigneul jusqu'en 1901, année du décès de mon arrière-grand-père Pierre Pierret (le 2/7/1901). Comme pour marquer cette rupture, mon père, Pierre Marcel Pierret naissait le lendemain à Pulligny!

Deux siècles au moins à Vigneul!

 

C'est ainsi que j'ai compris progressivement la vanité de me limiter à ma généalogie, en m'orientant progressivement vers l'histoire des gens de ce village hanté par les ombres de mes ancêtres et qui me devient familier…C'est aussi, pour moi qui fus un élève médiocre en histoire, l'occasion de revisiter l'Histoire de France, certes, mais aussi celle du Grand Duché du Luxembourg, de la Belgique, du Luxembourg belge, du Comté de Chiny. Et c'est tellement plus intéressant que les cours d'histoire de mon adolescence! Mais il ne faut compter ni son temps, ni sa peine.

 

 

 

 

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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 17:52

Destitution de Garde champêtre

 

 

Le 20 août 1837, 10 heures du matin, le Conseil municipal de la Commune de Vigneul se réunit afin de destituer le sieur J-B-C... en qualité de Garde champêtre (la loi du 29 novembre 1830).

Le conseil municipal est unanimement d’avis que le dit sieur C... soit destitué de sa qualité de garde champêtre de la commune attendu qu’il ne remplit pas exactement ses fonctions qui lui sont confiées, il exerce la profession de chef carrier et va tous les jours travailler à la carrière de Montmédy depuis cinq heures du matin jusqu’à sept heures du soir par conséquent il néglige la surveillance des propriétés de la commune, le vingt du courant il a trouvé une grande quantité de bestiaux dans les denrées qui ont fait beaucoup de délits il n’a  pas même fait son procès-verbal en sorte que les habitants ont souvent leurs denrées déchirées et ils ne peuvent pas réclamer de dommages et intérêts contre les délinquants. Lorsqu’il s’est présenté en l’année 1834 pour être garde champêtre il avait convenu qu’il abandonnerait sa profession de carrier mais il continue toujours en conséquence le conseil déclare le destituer et il demande à Monsieur le Sous Préfet de prononcer la destitution afin qu’il en soit présenté un autre à ses lieu et place dans le plus court délai possible.

 

Fait…

Grandjean                                                            Guillaumont                                         Quinsier

Arnould                                                               Deverlange                                           Falala-Maquet

Falala


Ramassage des faines dans les bois communaux.

Le 2 août 1840, le Conseil municipal de la Commune de Vigneul sous Montmédy étant en .session………….

……………..à l’effet de délibérer relativement pour être autorisé

à ramasser des faines dans les bois Communaux de la Commune.

Le conseil municipal après avoir délibéré est unanimement d’avis que les  habitants de cette commune ramassent des faines dans les bois communaux de la commune attendu qu’il y en a beaucoup cette année et qu’il en restera toujours assez pour la reproduction et que cela viendra d’un grand secours aux pauvres gens, en conséquence M. le Maire est autorisé à faire une demande à l’administration forestière pour être autorisé à ramasser des faines dans les bois communaux de la commune pendant le courant de cette année, fait et délibéré….

Deverlange                               Quinsier                       Guillaumont

J.F. Meunier                            Vignot                          Arnould

Falala-Maquet                                                             Falala

 

 

Vote de la somme de 73,75 F

au profit de J... P... pour

confection de 295 mètres

de fossés à la coupe ordinaire 1836

 

Le 20 mai 1837 les dix heures du matin

Le conseil………………………….sur convocation de M. le maire pour le paiement des frais de la coupe affouagiste 1836.

Vu la réclamation faite par  le sieur J. P... manœuvre demeurant à Vigneul adjudicataire du fossé de la coupe affouagère ordinaire 1836 pour laquelle il demande le paiement de la somme de soixante treize francs soixante quinze centimes pour confection de 295 mètres de fossé au parterre de la dite coupe.

Vu le certificat délivré par M. le Garde général des eaux et forêts qui constate la bonne confection du fossé considérant que la somme réclamée par le dit sieur P... est légitimement due et qu’elle n’a pas pu lui être payée sur le crédit ouvert  au budget de 1836 qui est clos du 31 mars dernier.

Vote en conséquence la somme de soixante treize francs soixante quinze centimes pour être payée par le receveur municipal de la Commune au sieur P... sur mandat du Maire et sur fonds portés au rôle pour l’exploitation de la dite coupe ordinaire 1836

 

Fait….

 

Falala                                      Guillaumont                                           Falala-Maquet

Grandjean                               Arnould                                  Deverlange       Quinsier

Calais



2/5/1841 : Demande d’attribution de portion d’affouage formée par Mlle M. J...

Refus unanime du conseil. Les raisons invoquées ne manquent pas de pittoresque ni de verve : “ elle ne supporte aucune charge locale de la commune…on ne sait si elle fait pot et feu…elle est aliénée puisqu’à chaque instant elle ne cesse de faire des folies que probablement la commune sera obligée au premier moment de la faire mettre à l’hospice de Fains, qu’ainsi il y aurait à craindre à chaque instant le feu avec une personne semblable si elle avait du bois chez elle, elle habite une petite chambre dans la maison de la veuve J...du côté du Moulin, l’on ne peut savoir ce qu’elle y fait d’abord si elle fait pot et feu car sa porte et les volets de sa croisée sont presque toujours fermés de manière à ne pas pouvoir y entrer, ses voisins l’on déjà vue faire un bon feu et ensuite se mettre la tête au-dessus pour brûler ses cheveux, d’autres fois elle mettra ses chèvres à coucher avec elle dans son lit elles restent dans sa chambre avec elle, d’autres fois, elle montera sur les toits pour démolir les cheminées et enfin d’autres folies qu’elle fait. Ses parents ont tâché de se débarrasser d’elle d’après ces motifs…. ”(Vignot, Deverlange, Christophe, Quinsier, Falala-Maquet, Motelet, Meunier,).




6/6/1841 : Demande en date du 20/5/1841 en vue d’obtenir une portion d’affouage,

“ adressée par F. P..., maçon de Vigneul au Sous-Préfet pour le compte de M.-J. P..., sa sœur, mendiante, résidant avec lui, dans laquelle il est dit que la dite fille P... s’est adressée à plusieurs reprises à M . le Maire et au Conseil pour réclamer son adjonction au rôle des affouagistes ”.

“ allégations mensongères…la Maire…aucune membre du conseil…n’ont jamais entendu la fille P... réclamer…elle n’y a jamais pensé et…n’y pense pas encore…elle a même déclaré qu’elle n’y avait pas droitelle ne pourrait jamais en payer le montant de la consignation…c’est le dit F. P... qui en se servant du nom de sa sœur vient réclamer pour lui l’affouage…ce ne serait pas elle qui en jouirait puisqu’elle est logée chez lui.. Considérant que l’affouage n’est délivré que pour le chauffage des habitants et non pour en faire un trafic…délivrer des portions à des personnes qui ne peuvent les consigner serait un abus…le plus grand mal serait de priver les habitants d’une portion qu’il importe de leur conserver pour le chauffage….la portion réclamée ne peut réellement aider la soi-disant réclamante puisqu’elle ne serait pas pour elle….c’est plutôt la cupidité qui guide P... que l’intérêt qu’il porte à sa sœur….tous les ans le partage du bois se trouve retardé par le moyen qu’il ne peut pas payer la consignationc’est un bon ouvrier maçon mais son ivrognerie démesurée met son ménage dans un état complet de misère…

la fille P... ne fait ni pot et feu puisqu’elle est nourrie par les aumônes que lui font les habitants de Vigneulpour bénéficier…il faut faire pot et feu séparé, être chef de famille, avoir son domicile, payer les contributions personnelles immobilières et supporter la charge locale de la commune…elle demeure chez son frère …et…s’il en était ainsi dans la plus grande partie des maisons où il y a deux cheminées chacun pourrait venir demander une portion de bois comme affouagiste". Refus. (Motelet, Christophe, Quinsier, Vignot, Meunier, Falala-Maquet, Deverlange, Falala).

 

10/7/1842 : Autorisation du Préfet en date du 21/6/1842

"La demande formulée par Mlle M. J. P..., majeure domiciliée à Vigneul tendant à obtenir une portion de bois comme affouagiste. Si cette dernière n’a pas été portée sur le rôle des affouagistes de l’année dernière, c'est sa faute, puisqu’elle a déclaré ne pouvoir payer le montant de la consignation, ni ceux d’exploitation et que si on lui donnait une portion de bois, elle ne serait pas pour elle mais pour son frère qui en profiterait. D’après ces motifs elle n’y avait pas été portée et aujourd’hui, elle vient en demander la valeur.

Le conseil, après avoir délibéré est unanimement d’avis d’accorder à la dite Parmentier la valeur de la portion d’affouage qu’elle vient réclamer aujourd’hui, déduction faite du montant de la consignation, des frais d’exploitation et autres charges.

Vote des fonds communaux disponibles jusqu’à concurrence de la somme de 41,80 F au profit de la dite Mlle P.... La décision ne sera appliquée qu’après approbation de l’autorité supérieure". (Falala, maire ; Arnould, Quinsier, Vignot, Deverlange, Guillaumont, Christophe)

 

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